La Réponse de Manfred

Manfred arriva au palais impériale (enfin, ce qui en restait aprés la Révolution) dans la matinée bien que le délai qu'on lui avait donné pour répondre à l'offre de Valezo se prolongeait jusqu'au soir. Mais ayant passé toute la nuit à réflechir à la question, il préféra en finir le plus vite possible avec son dilemme.
Il se présenta aux gardes qui l'introduisirent directement en ce qu'il crut être le bureau du Père du peuple, où on le pria d'attendre.

Manfred était plutôt nerveux, mais sa paleur lui donnait un air froid et distant. Commençant à s'impatienter, il alluma une cigarette...

Aprés quelques minutes, un homme entra prestement dans la salle, portant une pile de papier qu'il regardait, visiblement concentré, et contrarié. Arrivé au bureau, il y posa ses documents opta pour un sourire sympathique et détendu. Il serra la main de Feodor et engagea la conversation sur un ton enjoué.

- Bonjour camarade, comment vous portez-vous ? Avez-vous réfléchit à notre proposition ?Je suis navré de tant de mise en scène et du peu de temps que nous vous avons laissé, mais vous comprendrez que les circonstances nous gouvernent ! il rit.

Manfred serra la main de Valezo en souriant. L'air amicale de celui qu'on appelle "Le père du peuple", bien qu'il l'étonna, le détendit un peu. Mais il restait toujours méfiant.

"Je comprends parfaitement, le pays est à l'aube d'une nouvelle ére. Mais ne perdons pas de temps à parler de futilités et allons directement au sujet.
Votre offre m'honnore, certes, mais je vous rappelle qu'avant tout et depuis toujours j'ai été journaliste, alors si vous comptez sur moi pour vous faire de la propagande et qu'en plus que ça soit contre mes convictions, et bien je ne crois pas que je ne suis pas l'homme qu'il vous faut."

- Asseyez-vous, je vous en prie, dit-il en montrant le siège devant le bureau. Ils s'assirent, et Pierre poursuivit. "Nous ne parlons pas de propagande, allons, allons... mais d'information." L'on sentait pourtant le contraire dans sa voix. "Contentez-vous de faire ce que l'on vous demande de faire, et tout ira pour le mieux. Vous ne pourrez qu'y gagner en acceptant mon offre.... Savez-vous que lors de la prise de ce Palais, nous sommes tombé sur les archives de différents services ? Je parle d'archives confidentielles, bien entendu, et, qui sait, peut-être que certaines d'entre elles pourraient vous renseigner sur les circonstances de la disparition de votre père..."

Valezo avait mis la main sur la plaie! Feodor serra les poings et son visage prit une expression farouche. Il s'était attendu à tous sauf à ce genre de chantage. Peu à peu il reprit sont calme d'un ton cynique il répondit:

"Je vois qu'on vous a bien renseigné sur moi, je suis même flatté. Mais je croit qu'on a oublié de vous préciser une chose: Je ne marchande pas avec mes principes!
Mon père est mort pour la liberté et les droits des ouvriers... Seule cette vérité m'importe."

Manfred mentait. Il voulait connaître tous sur la mort de son père, comment la-t-on torturé à mort, qui sont ces bourreaux, leurs complices, et surtout l'emplacement de sa sepulture. Mais tout cela n'était rien par rapport aux défis du moment car il s'agissait de la lutte des Dastorniens pour la liberté. Et Manfred ne voulait pas être parmis ceux qui veulent la leur usurper!
Il ajouta aussitôt:

"Et sachez aussi que je ne suis pas de ceux "qui se content de faire ce qu'on leur disent"... Je vous l'ai dit depuis le début, je ne suis pas l'homme qu'il vous faut."

Le sourire de Pierre Valezo tomba,remplacé par une mine faussement navrée. Il se joignit les mains, et dit simplement : "Monsieur Manfred, je ne sais pas si vous avez bien compris : vous n'avez pas le choix... Vous verrez, vous finirez par aimer à travailler pour le pays.

Manfred commençait à s'impatientait et la discussion n'avait pas l'air de progresser. Il commença à taper de ses doigt sur le bureau puis répliqua à Valezo:

"Bien bien... Je vois qu'il s'agit là d'un ordre et ça ne m'étonne pas de votre part, car même si on parle partout qu'il y'aura un triumvirat j'imagine que c'est qui vous détenez le pouvoir..."

Feodor s'interomppit pour tirer une latte de sa cigarette puis reprit:

"Mais si je refuse, dites comment allez-vous m'obliger à occuper ce poste?"

Tss tss tss... Je détiendrai probablement le pouvoir en ce qui concerne les affaires intérieures si je suis élu par le peuple, mais le reste sera aux deux autres membres du Directoire, ainsi qu'au peuple bien évidemment... dit-il d'un air déçu en faisant un mouvement de la tête de gauche à droite. Je le répète : ne faites pas faux-bond au pays et à vous-même en refusant.

Feodor esquissa un sourire où l'on pouvait lire je ne sais quoi d'ironique, il ne croyait pas un mot de ce que disait Valezo sur la volonté du peuple, le partage du pouvoir...

"Vous sousestimez mon intelligence en disant cela vous savez?
Mais bon... Jouons carte sur table. Vous êtes l'homme fort du pays, au moins en ce moment. Vous voulez un ministre d'Information et moi je veux plus de pouvoir et une plus grande marge de liberté pour travailler... On devrait bien trouver un compromis"

- Vous aurez toute la liberté d'informer et de renseigner la population sur la réussite des actions du gouvernement et sur ses louables campagnes. Est-ce clair ? répondit-il sèchement, visiblement agacé par cette tête de mule.

Feodor ne put empêcher un sourire ironique de se dessiner sur ses lèvres. Il s'avait qui continuer la conversation avec Valezo n'aller aboutir à rien. Ils étaient tous les deux bien attacher à leurs positions. Il décida toutefois d'achever ce dialogue de sourd qui commencer à l'agacer aussi.
Et de la fléxibilité était tout ce qu'il faut pour terminer ce dialogue sans dégats. Manfred tenda sa main vers son rival et dit:

"Trés bien, c'est d'accord."

Puis la retirant légérement il ajouta:

"Mais je préserve le droit de démissioner, si jamais on s'entend pas trés bien.. Valezo."

- Vous êtes assez intelligent pour savoir ce qui sera le mieux à faire, je n'en doute pas... Vous pouvez d'ors et déjà vous considérer comme Secrétaire à l'Information du Gouvernement Provisoire. Je vous laisse pour l'instant l'initiative d'informer le peuple des avancées du Gouvernement Provisoire. Je ne vous raccompagne pas permettez, il me reste beaucoup de choses à faire.

"Je comprend parfaitement camarade Valezo."

Feodor tendis la main au père du peuple.

"Et bien je m'en vais de ce pas commencer mon travail... On a du pain sur la planche."

Je vous en prie, répondit-il en lui serrant vigoureusement la main, d'un sourire ravi. Bon courage, je reste à votre disposition pour toute question, si vous hésitez à propos des futrures parutions, et si l'avis des inspecteurs ne vous suffisent pas. Au revoir.

Manfred esquissa d'un geste de la tête avant de tourner les talons et diparaître derrière la porte.
Il sortis du palais en direction de son domicile à Novama. A ses yeux c'était déja un exploit...