L'hymne dastorien! Oui, c'était là aux yeux du mouvement estudiantin attaché à cette mystérieuse doctrine du "socialisme" une véritable abomination! Un chant qui louait les bienfaits du nationalisme! Une plaie pour le monde, ce nationalisme exacerbé! C'était l'ultime ennemi du monde moderne, du monde juste, pensaient nos jeunes hommes. En effet, le feu d'artifice devait commencer dès le début de la scéance, lors de ce même hymne honteux!
L'un des jeunes spectateurs s'abaissa alors et voulut enclencher le mécanisme infernal. Or il y avait un problème, il ne trouvait plus le bouton mortel sous ces foutues fleurs! Enfin, cela lui réussit! Il ne restait alors approximativement plus qu'une seule minute pour se mettre en sécurité. Les terroristes se levèrent en pleine représentation - le public fut fort surpris et indisposé - et gagnèrent les portes de l'établissement d'un pas allongé.
Dans l'opéra, ce fut alors la déflagration! Le bouquet piégé explosa et projeta des flammes à plusieurs mètres! Cinq spectateurs - dont deux furent totalement déchirés - perdirent la vie comme ils se trouvaient trop près de la bombe. Les habits d'une vingtaine d'autres observateurs du drame prirent subitement feu sous l'effet de la chaleur intense. Les fauteuils en soie et en velour furent évidemment aussi dévorés par le feu!
La fumée se propagea très vite dans l'immense salle et bientôt on ne vit presque plus rien. Tout le monde chercha à sortir du majestueux bâtiment le plus vite possible. Il y eut sans doute également des morts par écrasement et étouffement! Au dehors de l'opéra, sur le parvis, quelques coups de feu claquèrent, on crut à une fusillade. Mais il n'en fut rien, la catastrophe était passée... Urgemment, on tenta alors de calmer les flammes et éteindre l'incendie...